"Le futur de l'alimentaire sera piloté par les coûts et l'innovation"
Pour introduire les débats de la première table-ronde consacrée aux enjeux technologiques de la filière viande, l’ADIV avait convié Gilles Trystram, directeur général d’AgroParisTech et président du conseil scientifique et technique de l’Actia à livrer ses réflexions sur le futur de l’industrie agro-Alimentaire.
Dans une intervention d’une grande densité (une synthèse en est proposée ci dessous), Gilles Trystram a balayé les grandes perspectives d’avenir du secteur. « L’évolution de l’agroalimentaire sera pilotée par les coûts (efficacité, efficience et impact écologique réduit), mais aussi par l’innovation produits », a-t-il assuré. Une innovation elle-même conditionnée par des tendances de fond comme l’urbanisation, la relocalisation de la production et de la transformation et s’inscrivant au sein d’une exigence croissante : celle de la durabilité.
Sans cacher les importants défis à relever dans l’amélioration des coûts (notamment grâce à la robotique, la cobotique et les capteurs), le professeur en génie des procédés automatiques a insisté sur le rôle stratégique joué par les entreprises du « maillon intermédiaire » de la chaîne agroalimentaire. « La façon dont les produits sont transformés, dont ils sont acheminés, distribués et même recyclés est devenue centrale dans la chaîne alimentaire », a-t-il affirmé.
Gilles Trystram a également insisté sur « l’évolution d’un modèle dédié à nourrir la population à un autre, s’adressant à des sous-ensembles de la population et au service d’une alimentation personnalisée ». Une remarque qui est allée droit au coeur de l’hôte des débats, Laurent Spanghero, pour qui les filières viandes françaises « ne tiennent pas suffisamment compte de l’usage des produits, de leur destination et des populations particulières auxquels elles s’adressent».
Gilles TRYSTRAM
Professeur et DG AgroParisTech
Président CST ACTIA
Académie des technologies
UMR 1145 Ingénierie Procédés Aliments