« L’ADIV dispose de réelles perspectives économiques »
Au lendemain de sa prise de fonctions, le nouveau président se dit confiant pour l’avenir de l’ADIV et entend conforter la dynamique entrepreneuriale engagée par son prédécesseur.
LE 13 MAI DERNIER, LE CONSEIL D’ADMINISTRATION VOUS A CONFIÉ LA RESPONSABILITÉ DE SUCCÉDER À LAURENT SPANGHERO À LA PRÉSIDENCE DE L’ADIV. COMMENT ENVISAGEZ-VOUS CE MANDAT ?
Jean Meunier : Succéder à Laurent constitue bien sûr une tâche délicate, tant il a réussi à pérenniser l’activité de l’ADIV sur le long terme. Dès les premiers conseils qu’il a présidés, Laurent a enclenché une dynamique, en insistant sur un fonctionnement entrepreneurial, principal gage de réussite, et que j’entends conforter. En dépit de l’importance de la tâche qui s’annonce, je suis assez confiant car mon prédécesseur m’a transmis l’ADIV dans une situation tout à fait saine. Les résultats comptables sont solides, avec des fonds propres qui nous permettent de voir venir et l’ADIV dispose de réelles perspectives économiques. Laurent a été contraint à des choix difficiles en raison d’un certain manque d’implication de la filière, mais ces sacrifices ont porté leurs fruits. Je souhaite continuer d’oeuvrer avec le conseil d’administration qui m’a fait confiance dans le même climat, en cherchant la pertinence dans tout ce que nous faisons.
QUELLES SONT PRÉCISÉMENT LES PERSPECTIVES DONT DISPOSE L’ADIV ?
J. M. : L’ADIV bénéficie d’un savoir-faire reconnu nationalement et même internationalement et doit s’en servir pour répondre aux besoins considérables de la filière viande en matière de R&D et de compétences-métiers. Les conférences et débats organisés à l’occasion de ses 40 ans ont fait apparaître qu’il existait une demande potentielle considérable en matière d’innovation, mais aussi de formation en première et seconde transformations où nous avons un travail immense à mener. Je souhaite donc que l’ADIV poursuive et renforce sa contribution à l’élaboration de nouveaux procédés et technologies afin que l’industrie française améliore toujours ses performances et reste dans la course au niveau international. Dans le contexte actuel, la volonté d’entreprendre et d’innover a plus que jamais besoin d’être encouragée. Je suis personnellement convaincu que l’entreprise est un facteur micro-économique porteur de valeurs, économique mais aussi morale, dont notre société a tant besoin.
LORS DE SA DERNIÈRE ALLOCUTION, LAURENT SPANGHERO A DE NOUVEAU DÉPLORÉ LE MANQUE D’IMPLICATION DES FILIÈRES, MAIS AUSSI DES POUVOIRS PUBLICS DANS LE FINANCEMENT DE L’INNOVATION. C’EST UN CONSTAT QUE VOUS PARTAGEZ ?
J. M. : Il est en effet souhaitable que les dispositifs de soutien collectif accompagnant les études expérimentales ou de faisabilité soient renforcés, en particulier pour une industrie qui souffre de concurrence déloyale, de marge faible et par conséquent de capacité d’investir à l’échelle individuelle limitée. Je m’emploierai à sensibiliser pouvoirs publics et interprofessions à cette question. Je me réjouis néanmoins du doublement applicable en 2016 du Crédit impôt recherche (CIR) pour les dépenses des entreprises réalisées avec les instituts techniques agro-industriels, qui constitue un encouragement pour les entreprises à investir. En attendant, l’ADIV devra continuer à s’appuyer sur ses trois piliers : les prestations individualisées aux entreprises, la R&D d’intérêt collectif et la R&D partenariale et collaborative.
À propos de Jean Meunier
Issu d’une famille de bouchers, Jean MEUNIER est un ancien cadre de la société Vital Sogéviandes, à l’origine de la création de la marque Charal. Il y a développé notamment le steak haché dans les années 70. En 1988, il a fondé l’entreprise de transformation de viande Convivial, spécialisée dans le surgelé, dont le siège est situé à proximité de Vichy. La société qu’il dirige s’est distinguée depuis sa création par un recours régulier à l’innovation avec, en particulier, la mise au point du Parfait de Charolais, un steak à base de feuilles de viandes de boeuf. Jean Meunier, secrétaire du Conseil d’Administration de l’ADIV avant d’en devenir le président, est également membre de la FNICGV.